Le Dr Magali Lacroix-Triki est médecin anatomopathologiste à Gustave Roussy. Cette spécialité, peu connue du grand public et plus particulièrement des patients, est plus communément appelée “anapath”. Elle nous explique en quoi consiste son métier, du dépistage à la prise en charge et au suivi des patientes atteintes de cancer du sein.
Nous posons le diagnostic de cancer qui permet d’enclencher le traitement
« Nous intervenons au tout début du diagnostic en examinant au microscope les tissusprélevés par le radiologue ou le chirurgien pour apporter un diagnostic en cancérologie.Notre rôle est vraiment primordial car on ne peut pas enclencher le traitement sans avoir posé ce diagnostic que nous établissons. Ce sont les anapaths qui fournissent la preuve de la présence d’une lésion cancéreuse ou non, puis communiquent ce diagnostic à leurs correspondants radiologues et chirurgiens. »
Plus le dépistage est systématique, plus les lésions sont dépistées tôt
« Grâce aux campagnes de dépistage, la grande majorité des diagnostics sont maintenant posés lors de la mammographie lorsqu’on retrouve une lésion. Cela enclenche alors une série de prélèvements et d’examens complémentaires pour affiner le diagnostic. Quelques cas sont également diagnostiqués par le gynécologue lors d’un examen clinique ou par le médecin traitant. Plus le dépistage devient systématique et plus les lésions sont dépistées très tôt sur les images radiographiques. »
Nous intervenons vraiment à l’étape thérapeutique
« Il n’existe pas un cancer du sein, mais une multitude de cancers du sein différents, c’est vraiment une maladie éminemment hétérogène. Lorsque nous analysons les tumeurs au microscope, nous arrivons à voir la présence d’un certain nombre de marqueurs comme les aspects morphologiques- forme des cellules et de la tumeur- ou bien encore, des éléments plus complexes comme l’expression de protéines ou de gènes. Combiner tous ces éléments nous permet de mieux caractériser chaque cancer et de guider ainsi le clinicien dans le traitement : ces cancers étant très différents, leur traitement et leur prise en charge vont être très différents. Il n’existe pas une forme et un traitement standard pour tout le monde. Même s’il existe de grandes catégories, chaque femme va présenter un cancer un peu spécifique. Notre rôle est d’identifier sa forme et de fournir au clinicien tous les éléments qui vont lui permettre de guider le traitement. Nous devons juger de la sévérité et de la gravité ou non du cancer, mais également indiquer si ce cancer va, par exemple, être sensible à certains types de traitement que va pouvoir prescrire l’oncologue. »
Certaines patientes souhaitent vraiment discuter avec le pathologiste
« Personnellement, il est assez rare que je rencontre les patientes, mais je suis assez disponible et il arrive que certaines patientes souhaitent vraiment discuter avec les pathologistes pour comprendre ce contre quoi elles vont devoir se battre. J’ai, par exemple, rencontré à sa demande une patiente qui voulait absolument voir sa tumeur pour se visualiser l’ennemi à combattre. Certaines de mes collègues font de la cytopathologie : elles observent les cellules en suspension et font aussi des prélèvements avec le radiologue, prélèvements à l’aiguille, cytoponctions ou biopsies. Elles sont alors en contact avec la patiente. »
En savoir plus :
Web Tv Cancer du sein, chimiothérapie et tests génomiques, https://www.acteursdesante.fr/webtv/cancer-du-sein-chimiotherapie-et-tests-genomiques/12/
Gustave Roussy, https://www.gustaveroussy.fr/#
Mon traitement cancer du sein, https://www.montraitement-cancerdusein.fr/
Exact Sciences, https://www.exactsciences.com/
Patients en réseau, https://www.patientsenreseau.fr/cancer-du-sein-et-chimiotherapie-tests-genomiques/
Mon réseau cancer du sein, https://www.monreseau-cancerdusein.com/dossiers/mieux-comprendre/parcours-diagnostique/tests-genomiques-predictifs/tests-genomiques-predire-le-risque-de-recidive-et-preciser-la-necessite-dun-ch