Cancer du sein hormonodépendant : 30% de chimiothérapies en moins avec les signatures génomiques

Pr Pascal PUJOL, président de la SFMPP, CHU Montpellier

Préserver la qualité de vie des patientes est majeur. Ne pas offrir ces signatures serait une perte de chance.

« Nous attendons le résultat de la nouvelle évaluation des signatures génomiques que la Haute Autorité de Santé (HAS) a inscrite à son calendrier 2025, ce qui est une très bonne nouvelle. »

Un reste à charge de plus en plus important pour les établissements - « Nous appelons légitimement de tous nos vœux à ce que cette évaluation se fasse de façon réactive car il est aujourd'hui question d’une décote sur le système de financement de ces signatures qui passent toujours par le RIHN 1.0 avec un reste à charge de plus en plus important pour les établissements. Il faudra ensuite qu'un prix soit fixé par la caisse d'assurance maladie. Les discussions que nous avons eu lors du congrès de la SFMPP nous rassurent toutefois sur le fait que les décotes devraient finalement être moins importantes dans les années qui viennent. Les médecins qui pensent que la signature leur est utile doivent aujourd’hui discuter avec la direction de leur établissement et les industriels qui proposent ces signatures afin que le maximum de femmes puisse y avoir accès. Car à la lumière des essais prospectifs randomisés dont nous disposons, ces signatures ne posent plus de questions en termes de valeur ajoutée dans la décision de faire ou de ne pas faire de chimiothérapie. »

Les signatures génomiques participent à la qualité de vie - « Qu'est ce qui altère le plus la qualité de vie d'une femme qui a un cancer du sein ? C'est une fois passé le coup psychologique de l’annonce, l’éventualité d’une chimiothérapie qui vient très vite. Parce qu'au-delà de la chirurgie, la chimiothérapie va marquer cette femme familialement, socialement, professionnellement. Et cela a un coût véritablement important. Or les signatures génomiques permettent en toute sécurité de ne pas faire de chimiothérapie dans environ 30% des cas et donc de préserver la qualité de vie des patientes présentant un cancer du sein hormonodépendant. Ce serait une perte de chance que de ne pas offrir ces signatures à ces femmes. »


Interview réalisée par Acteurs de santé lors du 11e congrès de la Société Française de Médecine Prédictive et Personnalisée (SFMPP), avec le soutien d'Exact Sciences qui n'est pas intervenu dans le contenu éditorial, octobre 2025.

En savoir plus : https://www.sfmpp.org

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