Public ou privé, le Dr Marie-Pierre Wissler, médecin pathologiste à Lyon, membre du Syndicat des Médecins Pathologistes Français (SMPF), précise la place des laboratoires d’anatomo-cytopathologie et donne les principaux chiffres de la profession des médecins pathologistes ou anapaths en France.
« Les hôpitaux publics, CHU ou centres hospitaliers généraux, et les centres anticancéreux ont très généralement leur propre laboratoire d’anapath. Il est situé dans le même bâtiment que les cliniciens et les blocs opératoires. Les réunions pluridisciplinaires ont lieu au sein de ce même établissement. Si les cliniques privées n’ont pas leur propre laboratoire d’anapath, chacune d’entre elles travaille avec un cabinet d’anapath privé situé en ville. Ce cabinet va organiser le ramassage des prélèvements réalisés par les cliniciens.
Nous mettons un point d’honneur à respecter le maillage du territoire afin que chaque clinicien puisse être facilement en contact avec un anapath et ne pas avoir à envoyer ses prélèvements à 200 km à une équipe qu’il ne connaît pas. Être en contact direct avec le clinicien est pour nous primordial.
Nous sommes près de 1 600 anapaths à exercer en France, avec une moyenne d’âge de 50 ans. C’est une profession de plus en plus féminine. Nous sommes répartis dans environ 250 cabinets ou laboratoire d’anapath. 150 sont des structures publiques ou centres anticancéreux et sont complètement intégrés dans le même bâtiment que les blocs opératoires, les consultations et au contact direct des cliniciens. Les 100 autres sont des cabinets privés qui sont en lien avec les cliniques privées et les médecins libéraux installés en ville qui leur envoient des prélèvements.
En ce qui concerne la coordination, la chance de notre profession est de nous entendre globalement bien entre système public et système libéral. Les cabinets sont indépendants les uns des autres, répartis en fonction des zones, avec un champ d’actions bien délimité pour pouvoir respecter un maillage du territoire.
Nous interagissons tout le temps, les uns avec les autres, par différentes voies : la formation gérée par l’ensemble des anapaths, les universitaires dans les CHU ou les centres anticancéreux ; des médecins anapaths font de la formation dans le système privé ; lorsqu’un cas dépasse le champ de nos compétences ou propre à notre cabinet, nous le faisons circuler. En cas de diagnostic difficile, nous n’hésiterons pas à solliciter un autre cabinet ou laboratoire pour solliciter l’avis d’un expert et aller jusqu’au bout d’un diagnostic pour le clinicien. Si nous avons une obligation de moyens en médecine, les anapaths ont l’obligation de rendre un diagnostic. Parmi les moyens à disposition, nous pouvons et devons solliciter nos confrères dans certains cas de façon à pouvoir proposer un diagnostic de certitude. »
Interview réalisée en toute indépendance éditoriale par Acteurs de santé Tv avec le soutien du Syndicat des Médecins Pathologistes Français (SMPF).
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