L’association Patients en Réseau vient de mener une grande enquête sur les tests génomiques auprès de plus de 600 femmes soignées pour un cancer du sein. La majorité des femmes ayant répondu à l’enquête ne savait pas ce que sont les tests génomiques (64%) et 80% d’entre elles ignorent la différence entre tests génétiques et test génomiques.
Un test génétique pour savoir si on a un risque d’avoir un cancer
Un test génétique va analyser les gènes de l’individu pour savoir s’il présente un risque d’avoir un cancer. En ce qui concerne le cancer du sein, deux gènes particuliers sont analysés : BRC1 et BRC2. Globalement, lorsque le gêne est présent, il existe un risque très élevé - de 70 ou à 80 % d’avoir un cancer avant 70 ans.
Un test génomique pour connaître l’impact d’un traitement sur un cancer
Un test génomique s’intéresse à la tumeur, plus précisément, aux gènes qui s’expriment dans la tumeur. Ce test n’a pas pour objet de savoir si on a un risque de cancer puisqu’il est fait sur le cancer mais pour connaître l’agressivité et l’impact d’un traitement sur la tumeur.
La décision de réaliser un test génomique est prise lors de nos réunions de concertation pluridisciplinaire qui ont lieu avant et après chaque intervention chirurgicale avec les différents acteurs de la cancérologie. C’est à l’occasion de la première réunion que nous allons définir si la patiente va avoir besoin d’un test ou pas.
Un mécanisme extrêmement sophistiqué et complexe qui nécessite une structuration très spécifique
Si le besoin s’en fait sentir et c’est assez fréquent, nous demandons à l’anatomopathologiste qui a analysé la tumeur et qui nous a donné les éléments du compte rendu, d’envoyer une partie de cette tumeur dans le centre qui effectue l’analyse. Le test que nous utilisons, Oncotype DX, est analysé aux États-Unis, en Californie. Nous recevons les résultats une dizaine de jours plus tard.
Préciser l’agressivité de la tumeur
La première partie du test consiste à sélectionner les lames comportant beaucoup de cellules cancéreuses pour les identifier. On extrait ensuite le matériel génétique et on isole les gènes. Après cette première étape complexe de tri, vient l’extraction des acides nucléiques.
On va ensuite tester cet ARN pour savoir quels sont les gènes prédominants qui s’expriment le plus et effectuer, aux États-Unis, un scoring permettant d’avoir un « recurrent score » qui s’échelonne de 0 à 100 et qui précise l’agressivité de la tumeur.
Interview réalisée par Acteurs de santé Tv, avec le soutien d’Exact Sciences qui n’est pas intervenu dans le contenu éditorial - dans le cadre de l’enquête menée par Patients en Réseau auprès de 625 femmes soignées d’un cancer du sein, du 2 au 16 janvier 2021.
En savoir plus :
• Mon Réseau Cancer du Sein, https://www.monreseau-cancerdusein.com/ - Dossier d’information en ligne sur les tests génomiques, bit.ly/testgenomique
• Patients en reseau, https://www.patientsenreseau.fr/ @reseauKsein @reseauKgyneco
@reseauKpoumon @reseauKcolorect
• Dr Daniel Zarca, https://www.linkedin.com/in/daniel-zarca-291a4389/, liens d'intérêt sur https://www.transparence.sante.gouv.fr/flow/main?execution=e2s1 - Institut Français du Sein, https://www.ifsein.com
• Mon traitement cancer du sein, https://www.montraitement-cancerdusein.fr/
• Exact Sciences, https://www.exactsciences.com/
Sources :
https://www.e-cancer.fr/Professionnels-de-sante/Les-chiffres-du-cancer-en-France/Epidemiologie-des-cancers/Les-cancers-les-plus-frequents/Cancer-du-sein - NCCN Guidelines Insights: Breast Cancer, version 3.2018 - IQWIG Communiqué de presse, septembre 2018 - Sparano et al. N Engl J Med 2018 - Geyer et al. npj Breast Cancer 2018 - Kalinsky et al, San Antonio Breast Cancer Symposium 2020 GS3-00