Le Dr Marie-Pierre Wissler, médecin pathologiste à Lyon, membre du Syndicat des Médecins Pathologistes Français (SMPF), décrit le rôle important des médecins pathologistes ou anapaths dans la santé publique.
« Le médecin pathologiste ou « anapath » joue un rôle dans la santé publique. Il a, par exemple, été intégré dans le dépistage, véritable enjeu de santé publique.
En ce qui concerne le col utérin, le frottis est un mode de dépistage qui a toujours été pris en charge par les anapaths. Ce prélèvement est effectué par un gynécologue, un médecin généraliste ou une sage-femme, puis envoyé, dans un petit flacon avec un milieu de préservation, dans un laboratoire d’anatomopathologie pour être analysé. Nous faisons de ce prélèvement une lame de cytologie que nous observons au microscope.
Depuis juillet 2019, les recommandations de la HAS (Haute Autorité de Santé) ont établi qu’il fallait d’abord effectuer un test de détection du virus HPV par PCR, et si le résultat est positif, nous faisons une lame de cytologie pour contrôler si l’infection par le virus a impacté la cellule. On peut très bien être porteur du virus sans présenter de lésion. Dans d’autres cas, les cellules ont commencé à se transformer et à devenir « atypiques », voire pré-cancéreuses ou cancéreuses. Nous allons typer les cellules plus précisément pour orienter le gynécologue qui va devoir faire des biopsies pour poser un diagnostic final de lésions et ensuite adapter la prise en charge.
Le dépistage du cancer du sein se fait, après 50 ans, par mammographie. Si le radiologue observe des lésions au niveau de la mammographie il va réaliser une micro-biopsie sous I.R.M. ou échographie qui va permettre de poser un diagnostic. La plupart du temps et, bien heureusement, le diagnostic est bénin : le tissu mammaire peut présenter des petites lésions kystiques ou fibreuses ou bien une petite tumeur bénigne. Malheureusement, dans certains cas, un diagnostic de cancer est posé. »
Interview réalisée en toute indépendance éditoriale par Acteurs de santé Tv avec le soutien du Syndicat des Médecins Pathologistes Français (SMPF).
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