« Je suis née à Casablanca et j’y ai fait toutes mes études, j’étais à l'école française de Casablanca de la crèche jusqu'à la terminale. » Elle obtient son baccalauréat littéraire et, contrairement à beaucoup de ses amis, elle préfère rester au Maroc et intègre l'Université de droit, toujours à Casablanca où elle obtient une licence en droit privé.
En 1991, elle voit une annonce pour un poste dans un journal. « C'est un journal qui allait être lancé et qui cherchait de jeunes journalistes. Pour autant, je ne connaissais absolument rien au journalisme. J'adorais écrire, mais ça s'arrêtait là. Je passe mon entretien et on me confirme que je démarre le 1?? octobre 1991. » Outre le journal, le groupe possède une radio, un journal en arabe et une école de journalisme. Meriem a été, il y a quelques années, membre élue du premier Conseil national de la Presse.
Un journal économique francophone indépendant et libéral
« L’Economiste est ce journal dans lequel j'ai démarré et dans lequel je travaille toujours depuis trois décennies. Il naît à un moment où le secteur de la presse était totalement dominé par une presse partisane car tous les journaux appartenaient aux partis politiques. L’Economiste se positionnait comme un journal économique francophone indépendant et libéral. Les années 90 correspondent à la libéralisation de l'économie marocaine, du commerce extérieur, aux privatisations et à la révolution juridique. En réalité j'ai démarré ma carrière dans tout ce bouillonnement », confirme-t-elle. En tant que journaliste, elle continue à suivre l'évolution de la société, elle dresse un bilan après toutes ces années. « C'était extraordinaire de rencontrer des gens de tous bords et de mettre en oeuvre tous ces défis. Et puis nous, journalistes, avons le pouvoir, à notre échelle, de faire changer les choses. C’est vrai qu’au début des années 90, tout a changé à un rythme absolument incroyable et nous avons la chance que cela continue avec le nouveau règne. »
Des kilomètres pour aller chercher de l’eau
« Aujourd'hui, nous sommes en train de réformer le code de la famille. Pour nous, c’est quelque chose d'extrêmement important car nous sommes un peu les témoins de l'histoire contemporaine de notre pays. » Ambassadrice pour le Maroc d'un réseau mondial d'innovation sociale, Meriem précise son action : « C'est une plateforme qui réunit un grand nombre de journaux dans le monde, nous y faisons ce qu'on appelle du journalisme de solutions : du journalisme positif. En fait, il s’agit de ne pas parler des trains qui arrivent en retard ou à l'heure, mais de parler des trains qui arrivent en avance ! » Elle donne un exemple d’un reportage dans un petit village du sud du Maroc où le brouillard est quasi présent toute l'année : « Les femmes et les petites filles faisaient des kilomètres pour aller chercher de l’eau potable. Le village a eu l'idée d’installer des filets pour récolter l’eau et a trouvé des mécènes. Ce reportage a fait le tour du monde. Être journaliste c'est formidable lorsque nous arrivons à changer les choses ! C'est vraiment cela que j'aime dans mon métier. »
Volet Perso
Pour la musique ? « Je marche énormément tous les jours. Avec mes écouteurs, j’écoute de la musique marocaine et aussi du jazz »
Pour la lecture ? « Je lis beaucoup, même dans un embouteillage ! Je peux aussi lire un livre en attendant que le feu passe au vert ! »
Votre mot préféré ? « Respect ! Le respect des gens, le respect des choses, le respect des valeurs. » ?
Votre actrice préférée ? « Meryl Streep. »
Votre film préféré ? : « Légendes d’automne » avec Anthony Hopkins et Brad Pitt. ».
Dieu à votre arrivée au Paradis ? « Merci de m'avoir permis de vivre de belles choses sur terre. »