"Les tests génomiques reviennent sur le devant de la scène suite aux résultats d’une étude importante présentée lors du congrès américain consacré au cancer du sein qui s’est déroulé à San Antonio, en décembre 2020."
Des tests pour éviter une chimiothérapie inutile
« Les tests génomiques permettent à des femmes qui ont un certain type de cancer du sein - hormono-dépendant, HER2-, d’éviter une chimiothérapie parce qu’elle est inutile dans leur situation. Lorsqu’on est malade aujourd’hui dans le contexte actuel de l’épidémie de Covid-19, la chimiothérapie a un impact sur l’immunité, elle est un risque supplémentaire important. Il nous semble essentiel que les femmes connaissent mieux ces tests et que les médecins les proposent aux patientes concernées. »
Un manque d’information des patientes
L’association Patients en Réseau - Mon Réseau Cancer du Sein a mené une enquête sur la connaissance des tests génomiques auprès de 625 femmes atteintes d’un cancer du sein. « Globalement, les patientes ne connaissent pas ces tests génomiques : 64% des femmes qui ont répondu à l’enquête n’en ont jamais entendu parler alors que 63% d’entre elles présentaient un cancer hormonodépendant. Seules 12% d’entre elles ont bénéficié de l’un des tests actuellement disponibles sur le marché. »
Une confusion entre test génétique et test génomique
« La plupart des femmes interrogées (81%) ne connaissent pas la différence entre un test génomique et un test génétique. En tant qu’association de patients, on voit bien que la médecine est de plus en plus personnalisée, de plus en plus technique. Elle fait appel à la biologie moléculaire et ces notions sont méconnues de la plupart des patientes. Il faut trouver des moyens de leur donner une information plus claire, plus accessible afin qu’elles connaissent mieux ces tests et qu’elles sachent à qui ils s’adressent. »
Les soignants, la presse, Internet et les associations de patients (11%), principales sources d’information
« 36% seulement des femmes interrogées connaissaient donc ces tests. 55% en avaient entendu parler par leur équipe soignante, majoritairement par leur oncologue (47%) et pour 7% d’entre elles, par leur gynécologue, ce médecin de ville qu’on connaît depuis assez longtemps est aussi une source d’information fiable. En position importante et que nous espérons de plus en plus efficace figurent les associations de patients dans le cancer du sein (11%) qui diffusent une information précise, généralement coconstruite et sourcée, pour informer les patientes. Notre association a développé un dossier d’information sur notre site Internet Mon réseau cancer du sein afin que les patientes qui entendent parler des tests génomiques trouvent facilement toutes les ressources nécessaires. »
Que diriez-vous à une femme à qui on annonce qu’elle va avoir une chimiothérapie ?
« C’est très important qu’une patiente qui a un cancer du sein hormonodépendant comprenne les spécificités de sa maladie. Une hormonothérapie, parce que très ciblée dans cette situation, va certainement lui être proposée. Dans certains cas, la chimiothérapie ne sera pas nécessaire ; dans d’autres, elle le sera absolument ; et, dans la zone intermédiaire, celle qui est finalement concernée par les tests génomiques, un test de ce type pourra lui être proposé. Chaque année, en France, jusqu’à 6 000 patientes pourraient ainsi avoir de meilleures chances de prise en charge de leur maladie sans souffrir d’un traitement de chimiothérapie, très lourd dans son impact physique et dans la vie personnelle et professionnelle. »
En savoir plus : Mon Réseau Cancer du Sein https://www.monreseau-cancerdusein.com/ - bit.ly/testgenomique - Patients en reseau https://www.patientsenreseau.fr/ @reseauKsein @reseauKgyneco @reseauKpoumon @reseauKcolorect - Mon traitement cancer du sein https://www.montraitement-cancerdusein.fr/ - Exact Sciences https://www.exactsciences.com/
Interview réalisée par Acteurs de santé Tv, avec le soutien d’Exact Sciences qui n’est pas intervenu dans le contenu éditorial - dans le cadre de l’enquête menée par Patients en Réseau auprès de 625 femmes soignées d’un cancer du sein, du 2 au 16 janvier 2021.