Jolie blonde, très élégante et une coupe de cheveux au carré particulièrement originale qui fait penser immédiatement au tableau de Diego Velasquez : l’Infante Marie-Thérèse, future reine de France, exposé au Musée du Louvre à Paris. Son parcours aussi est original : « Mes parents étaient navigants à Air France, mon père pilote de montgolfière, le tout dans une famille assez traditionnelle, » indique-t-elle. Une enfance en région Parisienne dans les Yvelines. « Le sport a marqué mon enfance. Ce goût du sport m’a été donné par mon père qui était compétiteur dans pas mal de domaines. » La vie lui sourit et pourtant !
J’apprends que j’ai un cancer du col
« J’ai 35 ans, en 2010, j’ai un bébé d’un an, j’apprends que j’ai un cancer du col. Le ciel me tombe sur la tête ! Je suis prise en charge immédiatement à l’Institut Gustave Roussy à Villejuif. Partie pour les traitements durant 10 mois. Ce n’est pas tellement le cancer en lui même qui a changé ma vie, c’est plutôt toutes ses séquelles, la douleur, le lymphœdème. Ma vie de sportive est bouleversée. » Quelques années plus tard, Éléonore est victime d’un deuxième cancer : un mélanome de la peau. « J’ai eu énormément de chance dans mon parcours médical, je suis tombée sur des soignants qu’ils soient infirmier, oncologue, Catherine Uzan, chirurgienne. Tous ont été d’une très grande attention à mon écoute. Catherine Uzan m’a proposé de partager mon vécu, de raconter ce que j’avais traversé ». L’idée était d’assurer des formations auprès des soignants et des internes en médecine. Parler de mon parcours et parler de mes séquelles, cela a fait partie de mon rétablissement. Après 5 ans, mon cancer du col est guéri. Il faut savoir que le cancer du col de l’utérus, ce sont environ 2 900 femmes touchées par an et 1 100 décès. C’est un cancer meurtrier comme les cancers gynécologiques dont on ne parle pas assez souvent. Le cancer de l’ovaire lui, touche 4 500 femmes par an et entraine 3 000 décès.
Se faire suivre et se faire dépister
« Le Ministère de la santé parle d’un plan de prévention pour 2019, il faut absolument que toutes les femmes de 25 à 65 ans puissent voir leur gynécologue pour se faire suivre et se faire dépister. » Éléonore a créé et préside une association : Lymphosport. « On parle beaucoup en ce moment des bienfaits de l’activité sportive pour les patients atteints de cancer, notamment ceux présentant des séquelles des lymphœdèmes ». Éléonore pratique la marche nordique et intervient dans des programmes d’éducation thérapeutique, notamment à l’Institut Curie. Elle participe aux missions de l’Association Imagyn, association de patientes atteintes d’un cancer gynécologique, « dans laquelle je suis référante cancer du col de l’utérus. Je suis très sensibilisée par toutes les séquelles des traitements et particulièrement par le lymphœdème », précise-t-elle. Pour les patients comme elle : « Mon conseil et qu’il faut acquérir le maximum de compétences parce que le milieu de la santé a besoin de gens compétents, avoir une empathie énorme envers les malades, de la motivation ou de la bienséance ne suffit pas, il faut aussi avoir des connaissances et des compétences pour améliorer les choses. » L’information du grand public, la formation des patientes, des missions auprès des pouvoirs publics sur la prévention, le dépistage, rien ne l’arrête. « La vie continue malgré tout », lance-t-elle en vous regardant droit dans les yeux, un sourire aux lèvres.
Volet Perso
Pour la musique ? : « Podcasts, émissions de radio de France Culture sur l’histoire et la littérature, quand je marche » ! Pour la lecture ? : « Les romans qui me permettent d’oublier la douleur quand elle est un peu forte. Le soir, je me plonge dans un bon thriller à la Marc Lévy et ça me permet d’oublier tout ça » Un autre métier ? : « Conducteur de chiens de traîneau, l’aventure dans le grand nord » ! Le bruit que j’aime ? : « Les oiseaux, celui que je déteste : les voitures » Film préféré ? : « Out of Africa et mon acteur préféré : Robert Redford » Si Dieu existe que vous dit-il à votre arrivée au Paradis ? « Pour moi, Dieu existe, ma foi m’a énormément aidé pendant ma maladie, c’est ce qui m’a soutenue, ce qui m’a permis de ne pas chercher à tous prix à trouver un sens à la maladie et à la souffrance. C’était simplement de dire que si les choses étaient arrivées, c’est que c’était mon parcours écrit et que, de ce parcours naîtrait des fruits. Donc si j’arrive au paradis, Dieu me dirait : « c’est bien ma fille » !
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