Carla, Journaliste & Coach, propose une rencontre avec un navigateur, pas comme les autres. « Bonjour ! Nous sommes à Honfleur avec Pierre-Louis Attwell, passionné de voile et atteint de la maladie de Crohn, à quelques jours du départ de La Solitaire du Figaro 2018 » .
Pierre-Louis Attwell se lance un nouveau défi
« La passion pour la voile m’a été transmise par mon père. J’ai la chance d’être né dans une famille de marin, j’ai été initié relativement tôt. J’ai commencé à naviguer sur le bateau familial à 7 ans, puis j’ai fait beaucoup de catamaran en école de voile et plus tard, j’ai passé un brevet d’état pour pouvoir faire de la voile mon métier. » Aujourd’hui, Pierre-Louis se lance un nouveau défi : la traversée du Figaro en solitaire. Cette course se déroule en trois semaines par étapes, le départ est donné au Havre et nous arrivons à Saint-Gilles-Croix de Vie.
La première chose est de comprendre sa maladie
« Nous naviguons tous sur les mêmes bateaux qui font 10 mètres 15 ». Il est le seul concurrent à prendre le départ avec une maladie de Crohn. « J’ai été diagnostiqué de la maladie de Crohn à 16 ans, cela a bouleversé ma vie. Au début, j’ai pensé que la maladie serait un obstacle à mes projets et professionnellement, j’ai commencé à me poser des questions. Aujourd’hui, je sais qu’elle n’est pas un obstacle mais demande une préparation un peu plus minutieuse. La première chose est de comprendre sa maladie », insiste-t-il.
L’association François Aupetit, réalise des campagnes d’information
« La médecine n’explique pas tout. On ne connait pas les facteurs déclencheurs de la maladie de Crohn, il faut déjà essayer de comprendre cette maladie assez complexe dans sa globalité. Pour cela, l’afa, l’association François Aupetit, réalise des campagnes d’information et de prévention exceptionnelles auprès du grand public. Mon conseil est de se rapprocher de l’association et de consulter son site Internet. » Selon Pierre-Louis, chaque malade est différent : « Crohn est une maladie vraiment évolutive selon les personnes. Certaines n’ont pas la chance de pouvoir vivre normalement, elles suivent des traitements lourds et sont parfois obligées de faire une pause pendant leur travail. C’est important de bien comprendre sa maladie à soi et ensuite, d’essayer de se donner des objectif atteignables. »
Sur l’eau, une fois que j’ai largué les amarres, je n’ai plus du tout la maladie de Crohn
Ecouter son corps est primordial quand on a la maladie de Crohn. « Il faut essayer de travailler sur la gestion du stress, faire un peu de relaxation, de réflexologie, essayer de relativiser les problèmes de la vie. Je ne me suis jamais senti aussi bien depuis que je pratique du sport régulièrement. Par exemple, sur l’eau, une fois que j’ai largué les amarres, je n’ai plus du tout la maladie de Crohn, je la ressens un peu une fois sur terre, mais en mer, mon esprit est ailleurs et je me sens parfaitement bien dans mon corps. » Il reconnait bien volontiers qu’accepter la maladie n’est pas facile pour un jeune adulte : « C’est une période où l’on se construit en tant qu’individu, il faut déjà essayer de sortir de la gêne de la maladie ce qui n’est pas évident, bien comprendre sa maladie, essayer de se fixer des objectifs réalisables et y aller petit à petit. C’est un travail sur soi-même au cours duquel il est important d’être accompagné par sa famille et par des gens dont c’est le métier : les professionnels de santé et notamment les bénévoles de l’afa qui font un travail extraordinaire. »
Interview réalisée dans le port de Honfleur dans le cadre de la participation de Vogue avec un Crohn à la Solitaire du Figaro 2018.
En savoir plus :
http://www.mayoly-spindler.fr,
https://www.afa.asso.fr
https://www.lasolitaire-urgo.com.