La maladie de Verneuil est très peu connue du grand public, pourtant elle touche 1% de la population française et son diagnostic est souvent posé bien trop tardivement. Le Dr Philippe Guillem, Chirurgien viscéral et digestif à la Clinique du Val de l’Ouest, Lyon, explique la spécificité de cette maladie douloureuse et invalidante.
« La maladie de Verneuil est une maladie inflammatoire chronique et récidivante de la peau. Elle se manifeste sous forme de poussées inflammatoires récurrentes et récidivantes. Difficile à traiter, douloureuse, elle laisse apparaitre des nodules inflammatoires, des abcès, des kystes, sur certaines zones de la peau riches en poils et dans les zones de sueur. »
Une maladie inflammatoire de la peau qui se manifeste dès la puberté
« La maladie de Verneuil touche environ 1% de la population et deux à trois fois plus de femmes que d’hommes. Elle apparaît plutôt autour de la vingtaine, voire même avant, au moment de la puberté. Les fumeurs (70 à 90% des patients) et les personnes en surpoids ou atteintes d’obésité sont plus particulièrement affectées par cette maladie inflammatoire de la peau. »
Les patients ne peuvent pas mener une vie normale
« La maladie évolue sous la forme de poussées inflammatoires douloureuses, voire très douloureuses, qui empêchent les patients de vivre normalement, de pratiquer toutes leurs activités de la vie quotidienne : scolaires pour les plus jeunes, professionnelles pour les adultes. La vie de couple et la vie de famille - comme s’occuper des enfants ou pratiquer une activité sportive - sont impactées par cette maladie très invalidante. »
Ce n’est pas une maladie contagieuse
« Dans 20 à 25% des cas, la maladie de Verneuil évolue dans un cadre familial, ce qui évoque la possibilité d’une participation génétique. C’est en cela qu’il peut y avoir une transmission d’un parent à un enfant, mais par contre ce n’est pas du tout une maladie contagieuse. On ne risque pas de l’attraper en touchant un patient atteint de la maladie. »
Le diagnostic de la maladie de Verneuil est souvent retardé
« Il faut compter entre sept à huit ans entre l’apparition des premiers symptômes et la pose du diagnostic. Ce retard n’est pas lié à la difficulté diagnostique, mais à la méconnaissance des soignants et donc de la population générale de cette maladie.
Pourtant, le diagnostic est relativement facile à poser. Il repose sur trois critères : le premier est l’évolution chronique et récidivante pendant au moins six mois ; le second est d’avoir des abcès à répétition, habituellement localisés dans les plis de l’aine et les plis sous les bras ; le troisième critère est l’aspect typique des lésions, nodulaires, kystiques, inflammatoires et douloureuses. »
Interview réalisée à l’occasion de la web Tv Plaies et Cicatrisation Acteurs de santé Tv avec le soutien institutionnel de ConvaTec.
En savoir plus :
Clinique du Val de l’Ouest, Lyon : https://www.cliniqueduvaldouest.com
ResoVerneuil : https://resoverneuil.com
Solidarité Verneuil : https://www.solidarite-verneuil.org/page/271980-accueil
Association Française pour la Recherche sur l’Hidrosadénite : http://www.afrh.fr
Laboratoires ConvaTec @ConvatecWoundFr : https://www.convatec.fr