A partir d’un prélèvement de cellules ou de tissus, l’anapath va poser un diagnostic et un pronostic de la maladie. Le Dr Pomone Richard, médecin pathologiste à Toulouse, membre du Syndicat des Médecins Pathologistes Français (SMPF), précise le rôle de ce spécialiste.
« Le mot d’anapath est une abréviation du nom officiel compliqué d’anatomo-cyto-pathologiste. Tout le monde nous appelle donc anapath ou pathologiste ! Nous sommes des médecins spécialistes, nous avons pour objectif quotidien de poser un diagnostic de maladie en utilisant principalement nos yeux. Nous regardons dans un microscope des cellules, des tissus d’un individu, d’une personne malade à qui on a enlevé un petit morceau d'elle-même pour être examiné et qu’un diagnostic soit posé.
Les anapaths suivent une formation longue de médecine, soit une dizaine d’années d’études. Ils font pendant cinq ans une spécialisation appelée « anatomie pathologie » qui peut être complétée par un clinicat de deux ou quatre ans. Au terme du cursus des six premières années de médecine, le concours de l’internat permet de choisir sa spécialisation.
Pour devenir pathologiste, nous sommes formés dans le laboratoire d’anatomie pathologique d’un hôpital universitaire. Au quotidien, nous apprenons petit à petit à poser un diagnostic, non pas comme on l’apprend dans le cursus classique de médecine, en examinant, auscultant et palpant des patients, mais en regardant le tissu de ce patient dans un microscope. Nous essayons alors de comparer ce que nous voyons à ce que nous connaissons de la structure normale d’un tissu. Nous apprenons à y déceler des "traces de choses anormales". C’est l’accumulation de ces petites traces qui nous permet de poser un diagnostic de maladie.
Nous travaillons essentiellement avec nos yeux, mais aussi, grâce à l’évolution de notre discipline, avec d’autres outils : nous prenons des cellules et les regardons, mais nous allons aussi les extraire et extraire ce qui se trouve au cœur de la cellule. Nous allons analyser son patrimoine génétique avec des outils spécialisés. Ces techniques innovantes permettent d’étudier précisément les gènes des cellules des patients atteints d’un cancer et d’adapter le meilleur traitement en regard avec l’anomalie propre de chaque patient. C’est ce qu’on appelle la biologie moléculaire et la médecine personnalisée. »
Interview réalisée en toute indépendance éditoriale par Acteurs de santé Tv avec le soutien du Syndicat des Médecins Pathologistes Français (SMPF).
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