L’association Patients en Réseau vient de publier les résultats d’une enquête réalisée sur plus de 600 femmes soignées pour un cancer du sein et qui porte sur leur connaissance des tests génomiques. Marylene Menoret fait partie des 36% de femmes qui avaient déjà entendu parler de ces tests.
« Tout a commencé pour moi en avril 2009. Après une mammographie de contrôle et une échographie, on me diagnostique un cancer du sein droit, type hormonodépendant - stade 2. Le choc est terrible. Après avoir subi une chirurgie conservatrice du sein, mon oncologue m’explique mon traitement : chimiothérapie, radiothérapie et hormonothérapie. Il me prévient de la perte de mes cheveux en totalité, rapidement après la première séance de chimiothérapie. C’est le deuxième choc. Je ne me voyais pas vivre sans cheveux, je ne voulais pas que ma maladie se voit physiquement. Je me suis tout de suite orientée vers une prothèse capillaire qui m’a vraiment aidée dans mon parcours de soins à venir. Globalement, le traitement s’est bien passé. Je garde toutefois des souvenirs plus difficiles au niveau de la chimiothérapie qui a engendré chez moi des aphtes buccaux en grand nombre, des vomissements et une grande fatigue. »
En 2020, vous effectuez un examen de contrôle, que se passe-t-il ?
« En mai 2020, j'ai été diagnostiquée d'un nouveau cancer. Il ne s’agit pas d’une récidive, mais bien d’un nouveau cancer au sein gauche cette fois. C’est un cancer hormonodépendant - stade 2. Depuis mon premier cancer, j’ai toujours suivi les actualités sur l'évolution des traitements du cancer du sein. J’ai lu un grand nombre d’articles et même suivi des conférences sur les tests génomiques. J’étais très intéressée surtout lorsque j’ai appris qu’une femme sur trois pouvait avoir de la chimiothérapie sans que son utilité soit avérée. J’ai alors pris contact avec un chirurgien cancérologue et rencontré un professeur oncologue et nous avons beaucoup échangé sur les tests génomiques. Il était impensable pour moi de ne pas entreprendre cette démarche. La tumeur prélevée lors de mon intervention chirurgicale a été transférée au laboratoire sur place. La réponse de la signature génomique* a été sans appel : à mon stade, la chimiothérapie était inutile. J’ai donc suivi mes séances de radiothérapie qui se sont très bien passées et entamé mon traitement d’hormonothérapie début novembre 2020. Aujourd'hui, je suis en pleine forme. »
Que diriez-à une femme à qui on vient d’annoncer qu’elle va avoir une chimiothérapie ?
« L’annonce de la chimiothérapie reste quelque chose de difficile à entendre. Mais en même temps, elle demeure indispensable dans le protocole de soins de certains types de cancers. Je dirais à une femme à qui on annonce qu’elle doit démarrer une chimiothérapie de chercher à comprendre la typologie de son cancer, de ne pas hésiter à demander un deuxième avis. Il doit y avoir un moment où la question peut être posée concernant la nécessité d’une chimiothérapie. L’ayant vécu moi-même, cela en vaut vraiment la peine.
Le test génomique a été très important pour moi. Il a clairement validé, l’inutilité de la chimiothérapie dans mon cas. Cela veut dire que d’autres femmes peuvent se retrouver un jour dans la même situation que moi. Alors, informez-vous, interrogez-vous, parlez-en autour de vous et à votre oncologue, insistez, parce qu’il existe des avancées très positives concernant le traitement du cancer du sein. »
*Oncotype DX
En savoir plus :
Patients en reseau, https://www.patientsenreseau.fr/ Mon Réseau Cancer du Sein https://www.monreseau-cancerdusein.com/ - bit.ly/testgenomique @reseauKsein @reseauKgyneco @reseauKpoumon @reseauKcolorect - Mon traitement cancer du sein, https://www.montraitement-cancerdusein.fr/ - Exact Sciences, https://www.exactsciences.com/
Interview réalisée par Acteurs de santé Tv, avec le soutien d’Exact Sciences qui n’est pas intervenu dans le contenu éditorial - dans le cadre de l’enquête menée par Patients en Réseau auprès de 625 femmes soignées d’un cancer du sein, du 2 au 16 janvier 2021.