Le Dr Marie-Pierre Wissler, médecin pathologiste à Lyon, membre du Syndicat des Médecins Pathologistes Français (SMPF), décrit le quotidien d’un médecin pathologiste ou anapath et précise son champ d’intervention extrêmement large dans la santé.
Il n’existe pas réellement de journée type pour les médecins pathologistes
« On pourrait croire que nous travaillons sans bouger derrière le microscope, en réalité chaque journée est différente car nos rôles sont très variés. Si notre travail principal consiste à observer des lames au microscope et à faire des diagnostics toute la journée, nous pouvons aussi discuter au téléphone avec un clinicien sur l’histoire de la maladie de son patient ou nous rendre en salle de technique pour voir comment prendre en charge le prélèvement que nous venons de recevoir. Nous pouvons aussi nous absenter de notre laboratoire pour donner des indications de prise en charge grâce à un examen urgent à un chirurgien au sein d’un hôpital ou dans une clinique. Nous pouvons aussi être en formation, assister à des congrès. Notre profession est très attachée à la remise à jour perpétuelle de nos connaissances. »
Du dépistage …
« Dans le champ de la médecine, le rôle du médecin pathologiste est extrêmement vaste. Nous intervenons à tous les maillons de la chaîne de soins : lors des dépistages organisés par le gouvernement ou des dépistages individuels promus par les différents cliniciens ou même engagés par les patients. Frottis du col utérin dans le cadre du dépistage du cancer du col ou micro-biopsie au niveau de la glande mammaire lors du dépistage du cancer du sein, nous allons prendre en charge et analyser les prélèvements. »
… Au diagnostic
« Nous intervenons aussi à d’autres étapes comme, par exemple et surtout, lors du diagnostic. Lorsque le clinicien détecte et prélève un morceau d’une lésion, nous allons le prendre en charge et poser un diagnostic qui va permettre de décider quel sera le traitement à mettre en place.
Prenons l’exemple d’une micro-biopsie réalisée par un radiologue pour confirmer un diagnostic de cancer du sein. La patiente va généralement être opérée par un chirurgien qui va nous transmettre la pièce opératoire : il peut s’agir d’un bout ou de la totalité de la glande mammaire, ce qui va nous permettre d’analyser les biomarqueurs de ce cancer pour donner tous les critères au clinicien afin qu’il mette en place la meilleure thérapeutique : radiothérapie, chimiothérapie ou thérapie ciblée.
Et là encore, nous allons intervenir lors de cette dernière phase en effectuant des examens de biologie moléculaire sur la pièce pour cibler la tumeur de façon encore plus précise. Le clinicien pourra ainsi mettre en place une thérapeutique totalement personnalisée à la tumeur du patient, c’est ce qu’on appelle la médecine personnalisée. »
Interview réalisée en toute indépendance éditoriale par Acteurs de santé Tv avec le soutien du Syndicat des Médecins Pathologistes Français (SMPF).
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