Depuis 2018, l’infirmier(e) en pratique avancée est formé(e), en deux ans, de façon universitaire, et reçoit un diplôme d’état d’« Infirmier(e) en pratique avancée » (IPA). Florence Ambrosino, qui vient de publier aux éditions Vuibert, « le Guide de l’Infirmier(e) en pratique avancée », rappelle comment, après plusieurs années de réflexion, ce diplôme a vu le jour et décrit le nouveau rôle des IPA, en particulier dans le traitement des plaies.
Faire des actes autrefois réservés aux médecins
« Différents modes de coopération établis depuis déjà quelques années entre les professionnels de santé permettent à des infirmier(e)s de faire des actes, jusqu’alors réservés aux médecins. Il s’agit des fameux protocoles de coopération de l’article 51 qui existent toujours. Institutionnalisée dans la loi de santé de 2016, la pratique avancée a été validée, en 2018, par des décrets. Elle autorise certains infirmier(e)s à faire des activités non plus déléguées, mais dérogatoires, inscrites dans le code de la santé publique : le diplôme d’état d’IPA délivre ainsi l’autorisation de prescription, de renouvellement de traitements, de demande d’examens complémentaires, d’orientation du patient et surtout un champ supplémentaire d’approfondissement des compétences infirmier(e)s. »
La prise en charge globale des patients, réelle plus-value de l’IPA
« Le rôle de l’IPA dans le champ des plaies ne va pas être un rôle direct, mais indirect, reposant sur des compétences élargies et les activités dérogatoires autorisées. Par exemple, si un IPA, formé spécifiquement en plaies, suit un patient atteint de diabète et porteur d’une plaie, il sera à même de pouvoir renouveler un traitement, prescrire un examen complémentaire, des antidouleurs ou des traitements adjuvants. Il pourra prendre le patient en charge et l’évaluer de façon globale, ce qui est une réelle plus-value, en lien avec son infirmière libérale. »
Téléconsultation, télé-soin, téléexpertise, nouvelles compétences de l’IPA
« La téléconsultation et le télé-soin font partie des compétences de l’IPA qui doit aussi savoir maîtriser les nouvelles technologies d’information et de communication. Selon la loi de santé et les décrets d’application, la consultation doit se faire soit en présence du malade, soit à distance. On peut tout à fait imaginer qu’un infirmier libéral, en difficulté sur une plaie, puisse requérir le conseil avisé d’un IPA, sur la plaie, son suivi ou encore sur l’évolution du patient. Il s’agit toujours de cette prise en charge globale du patient. »
Avec l’IPA, une dynamique de collaboration globale
« Les infirmiers ont toujours collaboré avec les médecins et la collaboration entre médecins et IPA n’est pas nouvelle, mais il va s’agir d’une collaboration un peu plus étroite : l’IPA a maintenant accès au dossier médical, il va pouvoir assurer le suivi d’un patient en alternance avec le médecin, mais aussi communiquer avec le reste de l’équipe, c’est une dynamique de collaboration globale. La collaboration avec tous les acteurs est essentielle. Faire des liens entre la ville, l’hôpital et les différents acteurs est une des compétences clés qui est attendue. »
Interview réalisée en toute indépendance éditoriale par Acteurs de santé Tv pour la Web Tv Plaies et Cicatrisations soutenue par ConvaTec, à l’occasion de la sortie de l’ouvrage « le Guide de l’Infirmier(e) en pratique avancée », aux éditions Vuibert.
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