« Comment vous parler de mon parcours ? Je suis issue d'une famille médicale : mon grand-père, mon père, ma mère et même mon oncle, tous étaient médecins », observe-t-elle en souriant. Au départ, elle voulait faire des études de philosophie, mais « pour mes parents, ce n'était pas un métier, ou alors il fallait vraiment être exceptionnelle. Donc, ils m'ont poussé à faire des études de médecine; A partir de ce moment là, je ne l'ai jamais regretté. »

Un diagnostic avec un microscope
Au cours de ses études de médecine,  elle se rend compte qu'il n'y avait pas que les patients. « Je souhaitais maîtriser les techniques du diagnostic en étudiant une spécialité médicale : l’anatomo-cyto-pathologie, dont l’abréviation est Anapath », précise-t-elle. Cette technique consiste à examiner les organes, les tissus ou les cellules pour repérer et analyser des anomalies liées à une maladie. L'examen se fait d'abord à l'œil nu, puis il est complété par une analyse à l'aide d'un microscope. « Aujourd’hui, je fais du diagnostic et j'ai développé beaucoup de techniques sur les tests moléculaires à l’hôpital. »

Transmettre le savoir
« J'ai toujours été intéressée par la recherche. Très tôt, j'ai souhaité être enseignante parce que ce qui m'intéresse aussi, c’est de transmettre le savoir. C’est quelque chose dans notre spécialité que nous faisons quotidiennement avec nos internes. » Spécialisée dans les diagnostics des cancers de la femme, elle travaille sur les cancers du sein et notamment sur les signatures génomiques qui permettent à certaines patientes d’éviter une chimiothérapie inutile. Elle se bat pour leur remboursement par la sécurité sociale afin que « comme dans la majorité des pays européens, toutes les femmes concernées en France puissent en bénéficier quel que soit le centre dans lequel elles sont soignées. Par ailleurs, avec toutes ces innovations, nous sommes en train de complètement reconstruire une partie de l’hôpital. »

Se remettre en question perpétuellement
« Je vais prendre une direction d’unité pour être plus près des chercheurs. Mon objectif est de continuer à développer les projets qui me sont chers, en particulier sur le cancer du sein triple négatif. Je vais également continuer mes activités d’enseignante, pour tous ces jeunes que je dois amener à la carrière universitaire. » A propos de l'intelligence artificielle : « elle va être là pour nous aider, pas pour nous remplacer », affirme-t-elle. « Notre métier d’anapath nous oblige à nous remettre en question perpétuellement, ce qui nous apporte de grandes satisfactions. »

Elle a mené diverses études de recherche basées sur les bio-marqueurs dans les cancers et a découvert un traitement unique au monde pour le cancer du sein. Elle a été élue par le magazine Forbes parmi les 40 femmes françaises les plus remarquables. ?Quel parcours ! Bravo et bon vent !??

Volet Perso :
Mon mot préféré ? « Partage. » Le mot que je déteste ? « Condescendance. » Ma drogue favorite ? « Ma famille. » Le son que je préfère ? « L’eau qui coule dans une rivière. » Le son que je déteste ? « La radio qui s'enclenche le matin à 6 h » Pour illustrer un billet de banque ? « Je verrais bien une femme, Marie Curie, par exemple. » Un autre métier ? « Cuisinière. »  La réincarnation ? : «J 'aimerais être incarnée dans un ruisseau qui coule dans la montagne. » Le conseil que je donnerais à un ou une jeune qui voudrait exercer mon métier ? « C’est qu'il ne faut pas avoir peur de l'intelligence artificielle. » Mon actrice préférée ? « Anouk Aimée. » Mon film préféré ? « Casablanca. Je l'ai revu récemment, c’est un film sublime. »

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